Édition du jeudi 29 octobre 2015
La Banque postale confirme la baisse de l'investissement local en 2015
Après la publication du rapport de la Cour des comptes sur les finances locales (lire Maire info du 14 octobre), c’est à la Banque Postale de s’inquiéter de la baisse des investissements des collectivités territoriales dans sa dernière note de conjoncture – avec des chiffres qui confirment très précisément les sombres prévisions établies par l’AMF il y a cinq mois.
Sans surprise et dans un contexte de réduction des dotations, la forte baisse des investissements dans les collectivités locales en 2014 (- 8,8 %) se prolongerait en 2015 (- 6,6 %, toutes collectivités confondues). Si ce recul « n’est pas inhabituel au début du mandat municipal », explique la Banque Postale, en raison du « délai entre les décisions d’investissement et le caractère opérationnel des projets », son ampleur « fera date » car ces deux années correspondent en cumulé à une perte de plus de 8 milliards d’euros.
Les communes, quant à elles, devraient voir leurs dépenses d’investissement baisser de 7,8 % après une réduction de 14,1 % en 2014. Celles-ci verraient leurs investissements diminuer de « 5,3 milliards d’euros, soit près de 21 % de leur niveau de 2013 », détaille la note de conjoncture. Dans le même temps, la contraction de l’investissement des EPCI perdurerait (- 6,8 % en 2015). Pour le bloc communal (communes + EPCI), la baisse des investissements atteindra en 2015, selon la Banque postale, 7,07 % (1). Ce chiffre est presque très exactement celui que prévoyait l’AMF dans une note d’analyse prospective publiée en mai dernier – elle tablait alors sur une baisse de 7 % des investissements pour le bloc communal.
Les départements voient leurs dépenses d’investissement chuter de 4,3%. Les régions seraient, quant à elles, le seul niveau de collectivités locales à stabiliser son investissement (+ 0,3 %).
Du côté des dépenses de fonctionnement, elles décélèrent, si on les considère tous niveaux de collectivités confondus : leur hausse a été de 1,8 % en 2015, contre 2,9 % en moyenne par an entre 2011 et 2014. Cette décélération globale cache en revanche d’importantes disparités d’un niveau de collectivité à l’autre : le bloc communal a vu ses dépenses de fonctionnement augmenter de 2,6 %, avec une nette décélération pour les seules communes (+ 1,4 %).
Ces hausses des dépenses de fonctionnement, bien que modérées, demeurent toutefois plus importantes que celles des recettes (+ 0,6 % tous niveaux confondus), qualifiées « d’atones » par la Banque postale. Conséquence : l’épargne brute des collectivités locales reculerait de 4,9 % en 2015.
Autre conséquence : la dette locale continue d’augmenter, explique la Banque postale. Le financement des investissements « nécessiterait un accroissement de la dette de 4,3 milliards d’euros », en 2015, selon la note, portant l’encours de la dette locale à 178,5 milliards (+2,5%). En ce qui concerne les communes, l’autofinancement permettrait toutefois de financer la quasi-totalité des investissements (98,6 %). Reste que si les collectivités locales continueront, à l’avenir, à financer une partie des investissements par de l’endettement, elles ne devraient cependant « pas en faire la variable d’ajustement de la baisse de l’épargne, cette option n’étant pas tenable à moyen terme », avertit la Banque postale.
Pour 2016, la reprise de l’investissement local reste « conditionnée en premier lieu à la capacité pour les collectivités locales de se reconstituer des marges d’autofinancement ». Pour le bloc communal, cette reprise dépendra également « des mesures de soutien de l’investissement qui seront effectivement mises en place par le gouvernement » alors que, pour les départements, elle dépendra des annonces relatives au financement des allocations individuelles de solidarité.
Télécharger la note de conjoncture de la Banque postale.
(1) Le bloc communal aura investi 28,9 milliards d’euros en 2015, contre 31,1 milliards en 2014, soit en baisse en valeur absolue de 2,2 milliards.
Sans surprise et dans un contexte de réduction des dotations, la forte baisse des investissements dans les collectivités locales en 2014 (- 8,8 %) se prolongerait en 2015 (- 6,6 %, toutes collectivités confondues). Si ce recul « n’est pas inhabituel au début du mandat municipal », explique la Banque Postale, en raison du « délai entre les décisions d’investissement et le caractère opérationnel des projets », son ampleur « fera date » car ces deux années correspondent en cumulé à une perte de plus de 8 milliards d’euros.
Les communes, quant à elles, devraient voir leurs dépenses d’investissement baisser de 7,8 % après une réduction de 14,1 % en 2014. Celles-ci verraient leurs investissements diminuer de « 5,3 milliards d’euros, soit près de 21 % de leur niveau de 2013 », détaille la note de conjoncture. Dans le même temps, la contraction de l’investissement des EPCI perdurerait (- 6,8 % en 2015). Pour le bloc communal (communes + EPCI), la baisse des investissements atteindra en 2015, selon la Banque postale, 7,07 % (1). Ce chiffre est presque très exactement celui que prévoyait l’AMF dans une note d’analyse prospective publiée en mai dernier – elle tablait alors sur une baisse de 7 % des investissements pour le bloc communal.
Les départements voient leurs dépenses d’investissement chuter de 4,3%. Les régions seraient, quant à elles, le seul niveau de collectivités locales à stabiliser son investissement (+ 0,3 %).
Du côté des dépenses de fonctionnement, elles décélèrent, si on les considère tous niveaux de collectivités confondus : leur hausse a été de 1,8 % en 2015, contre 2,9 % en moyenne par an entre 2011 et 2014. Cette décélération globale cache en revanche d’importantes disparités d’un niveau de collectivité à l’autre : le bloc communal a vu ses dépenses de fonctionnement augmenter de 2,6 %, avec une nette décélération pour les seules communes (+ 1,4 %).
Ces hausses des dépenses de fonctionnement, bien que modérées, demeurent toutefois plus importantes que celles des recettes (+ 0,6 % tous niveaux confondus), qualifiées « d’atones » par la Banque postale. Conséquence : l’épargne brute des collectivités locales reculerait de 4,9 % en 2015.
Autre conséquence : la dette locale continue d’augmenter, explique la Banque postale. Le financement des investissements « nécessiterait un accroissement de la dette de 4,3 milliards d’euros », en 2015, selon la note, portant l’encours de la dette locale à 178,5 milliards (+2,5%). En ce qui concerne les communes, l’autofinancement permettrait toutefois de financer la quasi-totalité des investissements (98,6 %). Reste que si les collectivités locales continueront, à l’avenir, à financer une partie des investissements par de l’endettement, elles ne devraient cependant « pas en faire la variable d’ajustement de la baisse de l’épargne, cette option n’étant pas tenable à moyen terme », avertit la Banque postale.
Pour 2016, la reprise de l’investissement local reste « conditionnée en premier lieu à la capacité pour les collectivités locales de se reconstituer des marges d’autofinancement ». Pour le bloc communal, cette reprise dépendra également « des mesures de soutien de l’investissement qui seront effectivement mises en place par le gouvernement » alors que, pour les départements, elle dépendra des annonces relatives au financement des allocations individuelles de solidarité.
A.W. et F.L.
Télécharger la note de conjoncture de la Banque postale.
(1) Le bloc communal aura investi 28,9 milliards d’euros en 2015, contre 31,1 milliards en 2014, soit en baisse en valeur absolue de 2,2 milliards.
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